Adhésions / cicatrices

1an

Récemment, j’ai étudié le sujet des cicatrices et des adhérences et j'ai participé à la formation de gestion des cicatrices chez Oriolus Med Hungary.

Qu'est-ce que c'est et pourquoi est-ce important ?

En tant que maman accouché par césarienne, je suis moi-même impliquée et je suis étonnée des résultats rapides de la libération de mes propres cicatrices... de plus, beaucoup de nos clientes ont accouché par césarienne, il était donc temps de se plonger dans le sujet.
Pour commencer, un grand merci à Laura Mikó, kinésithérapeute que j'estime beaucoup humainement et professionnellement parlant, qui non seulement soigne ma cicatrice vieille de 10 ans, mais me pousse dans la direction du fascia, de l’ostéopathie viscérale, notamment  la mobilisation de l’utérus.
J'ai été attirée par le monde du fascia bien plus tôt, mais après la formation sur la gestion des cicatrices, je sens qu'avec les connaissances que j'ai acquises (avec une grosse goutte de médecine chinoise dedans, qui est aussi fascinante !) je pourrai aider beaucoup plus de personnes que mon " groupe cible " initial - qui était les Mères ayant eu une césarienne – ou au moins, je pourrai vous orienter vers le bon spécialiste.
 
Donc cicatrices, adhérences.

Une cicatrice n'est pas toujours une cicatrice cutanée et une adhérence peut se développer après seulement 40 minutes d'immobilité (assise), de sorte qu'il n'est même pas nécessaire d'avoir une cicatrice/blessure pour qu'un problème développé dans le profond entraîne une détérioration fonctionnelle. Les anciennes cicatrices méritent également d'être traitées, mais plus tôt vous commencerez, moins il y aura d’adhérence et la cicatrice attirera moins de choses qu’elle ne devrait pas, elle causera moins de plainte.

Quelle est la différence ? Les adhérences et les cicatrices sont toutes deux des excroissances de collagène, des fascias. Une cicatrice se forme après une blessure (chirurgie), elle doit être traitée après la libération aussi, mais son état peut être considérablement amélioré. Les adhérences se développent après l'immobilité, se soignent facilement et si l'on reste mobile, elles ne reviennent pas.
 
Comment imaginer ces adhérences, ces adhésions?

Le corps humain est composé à 70% d'eau et 20% de sa matière sèche est d'origine mésodermique (en embryologie, la plaque germinale moyenne), donc pratiquement 90% de notre organisme, c’est des fascias aqueux : tissus conjonctifs (tendon, ligament, gaine, os, gaine musculaire, membrane, septum), muscles lisses, péricarde, plèvre, péritoine, vaisseaux sanguins et leurs gaines, etc. L'un des constituants du fascia est le collagène, très collant, que le corps utilise d’une part pour combler le site de la blessure, et d’autre part si je comprime mon bassin en m'asseyant, par le bas par la chaise et par le haut en me tenant voûté, les formules à l'intérieur peuvent se "coller" les unes aux autres. Et si je suis immobilisé, par exemple après une opération/blessure: deux semaines d'immobilisation constituent, selon le Dr Carla Stecco, spécialiste des fascias, un "traumatisme fascial", et la source des problèmes sera l'immobilité et non la blessure elle-même !
Le fascia est l'endroit où se trouvent 95 % des terminaisons nerveuses sensorielles. 85 % de la douleur et 30 % du mouvement sont d'origine fasciale (toutes les fibres musculaires n'arrivent pas de l'origine à l'adhérence, un autre point pour le SMR- Self Myofascial Release /rouleaux de massage). 
Si le muscle et la gaine musculaire qui l'entoure ne peuvent pas communiquer correctement parce que deux gaines musculaires ne peuvent pas glisser correctement l'une sur l'autre, le mouvement sera entravé de sorte, que le muscle est en parfaite santé, mais il est prisonnière de son propre fascia.
 
 
Le fascia vous maintient en vie, vous donne une forme, vous remodèle après une blessure, mais que se passe-t-il d'autre à l'intérieur ?
Le fascia est le site de l'immunité : la grande cellule immunitaire peut patrouiller dans les tubules du fascia sain et se rendre là où se trouve le problème. La cellule tumorale est minuscule, elle peut aller et venir et se répandre même dans un fascia collé et fusionné. Si je bouge et que mon fascia est franchissable, la cellule immunitaire, qui est beaucoup plus grosse que la cellule tumorale, peut se déplacer. Les nutriments et l'oxygène sont transportés dans le fascia, de même que le CO2 et les produits finaux du métabolisme. Le fascia est également le site de l'inflammation et la qualité de l'inflammation affecte la qualité de la guérison.
 

Ce qui nuit au fascia, c'est l'adhérence et le manque d'eau.
 
S'il devient adhésif et que ses fluides ne peuvent pas circuler, il manquera d'eau, la performance de la fonction se détériore et il peut survenir de la douleur, un rétrécissement de l'amplitude de mouvement des articulations et/ou un œdème. L'adhérence peut se développer rien qu’en dormant la nuit, il est donc conseillé de s'étirer, de faire de l'exercice et de boire de l'eau. La recommandation de l'OMS est de 4 dl/10kg, soit 4 litres d'eau par jour pour une personne de 100 kg !

Examinons de plus près la cicatrice. La cicatrisation se produit lorsque la couche de cellules souches d'origine est détruite et que le tissu ne peut pas se régénérer. La production continue de collagène ne s'arrête pas, il s'agit d'un tissu instable, en croissance constante, qui recherche constamment la stabilité et veut s'ancrer partout. La cicatrice de césarienne provoquera donc le plus souvent une gêne au niveau de la hanche et du bas-ventre (60-70%, mais toutes les cicatrices ne sont pas problématiques !). Il existe plusieurs types de défauts de cicatrisation, ils réagissent différemment à différents stimuli, mais ce qui est très important, c'est qu'ici non plus, le but premier n'est pas d'améliorer l'esthétique (parfois ce n'est même pas possible) - mais d'influencer les adhérences pathologiques. Ainsi, comme pour la RTM, notre objectif principal est de réduire la douleur et d'améliorer la fonction. Plus le traitement des cicatrices commence tôt, meilleure est la qualité de la guérison.
 

 
Voici une liste des ensembles de symptômes abdominaux
qui peuvent être causés par des adhérences/cicatrices.
Nous ne serons pas la réponse pour tout, mais on vous orientera vers le bon professionnel si vous présentez l'un de ces symptômes.

1. obstruction intestinale, nécrose de la paroi intestinale, ballonnements, selles douloureuses, douleur de l'abdomen lors de flexion vers l'avant
2. flexion en arriere et/ou torsion du tronc douleureuse et courte, mouvement intestinal douleureux, selles douloureuses, crampes d’estomac, ballonnement
3. kystes (paroi utérine, ovaires), lésions de la paroi utérine, douleurs d'ovulation/menstruelles, crampes menstruelles sévères, règles irrégulières, ménopause précoce, troubles intestinaux liés aux règles tels que crampes abdominales, diarrhée, ballonnements
4. dysfonctionnement du foie, modification des enzymes hépatiques, maux de tête, troubles du sommeil, irritabilité, agressivité
5. douleurs d'estomac immédiatement après les repas, éructations constantes, difficultés constantes à avaler, transmission de bouchée douloureuses et pénibles, reflux, gaz gastriques, distension gastrique, ulcère gastrique.
6. outre les troubles gastriques susmentionnés, dysfonctionnement du pancréas : problèmes digestifs, troubles digestifs, carences en nutriments, problèmes de métabolisme du sucre
7. en plus des troubles gastriques susmentionnés, détérioration du système immunitaire, œdèmes des jambes et de l'abdomen
8. Une vertèbre qui craque peut indiquer que l'organe interne situé dans ce segment ne peut pas bouger (en raison d'adhérences) et qu'il doit donc recevoir davantage d'informations de mouvement de la part du cerveau, ce qui implique de réduire le mouvement de la vertèbre. Si vous vous écrasez la même vertèbre plusieurs fois par jour, cela vaut la peine de rechercher quel organe interne se trouve dans ce segment et pourquoi il ne peut pas bouger.
9. douleurs dans le bas de l’abdomen, varices, peau œdémateuse/cellulite sur les cuisses et les jambes, troubles de la rotation extérieure et de la flexion des hanches, douleurs lombaires, dysfonctionnement du plancher pelvien (incontinence urinaire ou fécale) - césarienne !

 
Sur les défauts de cicatrisation

En général, une cicatrice va nous perturber en cas de deux (ou plus) d’interventions sur la même zone. Pensez donc à une intervention endoscopique réalisée à travers le nombril, sachant que le nombril est déjà une cicatrice à la base, ou pensez à une césarienne répétée. Il peut également y avoir des défauts de cicatrisation tels que des cicatrices atrophiques, hypertrophiques, chéloïdes ou de contracture - toutes traitées différemment, toutes guérissant différemment. Ce qu'il faut absolument pour une bonne cicatrisation, c'est un tissu mobile, une bonne circulation et un patient mobile : la cicatrisation locale est meilleure s'il y a un MOUVEMENT global.
 
Il faut aussi boire de l'eau (mon prochain sujet sera la gymnastique des seniors et nous en viendrons au même point : boire de l'eau et bouger sont la clé. L'être vivant n'est pas calibré pour l'immobilité, c’est comma ç a !) - la recommandation de l'OMS est de 4 dl/10kg ce qui inclut la soupe, les fruits. Mais attention - un expresso égal moins 3 dl d'eau, et pour les personnes sous médicaments diurétiques, ou ceux qui ont tendance à suer, il faut calculer cela aussi. 75% de notre population est chroniquement déshydratée !
Sur le plan nutritionnel, entre lipides, glucides et protéines  - les plus nécessaires sont les protéines, à savoir le collagène. Nous pouvons donc prévenir les défauts de cicatrisation en combinant l'exercice, le collagène et l'eau.
 
 


Bien que je reste sur la ligne féminine et le ventre, je pense qu'il est très important de mentionner les autres problèmes qui peuvent être causés par les cicatrices et les adhérences.
Pour les plaintes chroniques suivantes, lorsque nous avons été partout mais que la plainte persiste pendant que nous  circulons dans le système, il vaut la peine de se demander si quelque chose s'est produit qui aurait pu causer des cicatrices/adhésions à un moment donné auparavant (inflammation, lésion, ablation) dans cette zone :
douleur chronique au cou, dos craquelé, lombalgie chronique, troubles à la hanche, douleur au genou, plaintes au talon d'Achille.
 
Nous développerons le sujet de la lombalgie chronique car il s'agit de la cavité de l’abdomen. Le diastasis peut également en être la cause, elle peut également être causée par le mode de vie avec des enfants en bas âge (ne pas dormir, allaiter, soulever, porter).
Mais pensons maintenant en termes de résistance thérapeutique et de tissu conjonctif : elle peut être causée par un mode de vie sédentaire, par des adhérences dues à l'immobilité, par la cicatrisation d'une chirurgie abdominale ou celle d’une inflammation d'un organe. Derrière un diastasis stagnant malgré les exercices RTM, il peut y avoir aussi comme cause, la cicatrice (souvent césarienne) non-traitée.
 
 
 
 
La position assise, l'immobilité, l'inflammation d'un organe du bassin (cystite chronique, inflammation du bassin rénal, lésion ou ablation gynécologique, problème de rectum ou de prostate, etc.) peuvent provoquer des troubles de la hanche et du genou et selon que la plainte est symétrique ou unilatérale, votre thérapeute saura d'où peut venir le problème et quel organe est en cause. La vessie et les plaintes d'Achille sont également liées. J'essaie de synthétiser ce que j'ai appris, mais cela peut faire une telle différence dans la qualité de vie de se débarrasser de l'œdème, de la douleur dans la jambe, et peu de gens traitent le plancher pelvien en cas de douleur d’Achille... que je tenais donc à le mentionner également.
 
 
Et une étude à la fin, qui a été publiée il y a 24 ans, mais encore aujourd'hui la chirurgie de libération des cicatrices  (ce qui implique une nouvelle cicatrisation...) s'avère être la solution.
Au lieu du scalpel, nous recommandons le traitement manuel des cicatrices.

Résultats d'une étude* sur des patients ayant subi une chirurgie abdominale ou pelvienne.
-L'étude a débuté en 1986.
-29790 personnes ont été suivies (pas d'antécédents de chirurgie abdominale ou pelvienne dans les 5 ans précédant la chirurgie).
-Suivi pendant 10 ans
-Dans les 10 ans : 35% ont été réhospitalisés directement ou indirectement à cause de la cicatrice ou de l'adhérence.
-Ceux qui ont subi des complications ont été rehospitalisés 2.1  par personne sur 10 ans à cause de la cicatrice !!!
 
Conclusions :
Les adhérences postopératoires ont des conséquences importantes pour les patients, les chirurgiens et le système de santé. Les procédures chirurgicales à haut risque de complications liées aux adhérences doivent être identifiées et la prévention des adhérences doit être soigneusement évaluée.
*Ellis H, Moran BJ, Thompson JN, et al. Adhesion-related hospital readmissions after abdominal and pelvic surgery : a retrospective cohort study (Réadmissions à l'hôpital liées aux adhérences après une chirurgie abdominale et pelvienne : une étude de cohorte rétrospective). Lancet. 1999;353:1476-1480
 
Allez, au traitement des cicatrices !
 
 
Agnes Tollas
Monitrice RTM
CL de RTM France
 
Source: Oriolus Med Hungary
 
 
Lire également: LE KINESIO TAPE
 
 
 
 
Vissza